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4 questions à Laetitia Møller 
Réalisatrice de L'énergie positive des Dieux

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Laetitia Møller nous parle de sa découverte, par le plus beau des hasards, du groupe Astéréotypie. Groupe atypique, composé de jeunes adultes autistes qui déversent leur énergie et leur poésie sur scène.

Interview, où il est question d’émancipation et de liberté.

Vous avez découvert le groupe par hasard à un concert.

Vous souvenez-vous de vos premières émotions en les écoutant ?

Sur scène ils dégageaient une grande puissance, un mélange composé de plusieurs énergies brutes. Ensemble, ils créaient un équilibre entre leur force d’interprétation et une sorte de fragilité. Il y avait de la beauté dans cette vulnérabilité, c’était assez singulier. Et en même temps, leurs textes me paraissaient très familiers. Je me reconnaissais dans ce qu’ils chantaient.

 

Quelle a été votre approche pour les aborder dans L’énergie positive des dieux ?

J’ai eu cette idée de miroir et de ressemblance, de chercher ce qui nous relie au groupe. Il s’agissait de dépasser la question du handicap qui me semble être souvent un écran par lequel on doit regarder. Ce sont des chanteurs, tous autistes mais très différents. Au contraire, j’ai voulu que chacun.e existe pleinement en tant qu’individu. Il s’agissait de les faire exister au-delà de l’étiquette générale de l’autisme, de les sortir de ce grand sac où l’on réduit trop vite chacun à une seule et même réalité, sans voir les singularités.

 

Comment avez-vous pensé la représentation d’Astéréotypie ?

J’ai voulu traduire leurs intentions. Leur volonté c’est de faire de la création artistique et non de la musicothérapie. J’ai essayé de montrer la mécanique au sein de ce collectif qui permet de faire émerger cette création et de rendre saillante chacune des individualités. C’était un aller-retour entre les chanteurs et le groupe.

 

Pourquoi faut-il venir voir votre documentaire au festival Ciné-Voisins le 24 juillet ?

Le film résonne auprès de personnes très différentes. À chacune des projections auxquelles j’ai assisté, j’ai vu le public touché par quelque chose de profondément intime, malgré la singularité du sujet abordé. Au-delà de la question du handicap, le documentaire témoigne d’une émancipation. Ces jeunes sont souvent enjoints à des institutions spécialisées et à un devoir de s’adapter aux autres. Le groupe est un espace où ils s’affranchissent des codes et des contraintes habituelles pour exister comme ils sont, pour hurler sur scène. Je pense que mon film parle de liberté. On est tous confrontés à des questions d’injonctions sociales, de normalisation et d’enfermement. Une question qui nous concerne tous.tes, autistes ou pas.

L'ACTUALITÉ DE LAETITIA MØLLER

Laetitia Møller a récemment réalisé Handicap, aux origines du combat, un film d’archive retraçant un siècle de luttes des personnes handicapées physiques en France pour une reconnaissance pleine dans la société. Comme L’énergie positive des dieux, ce film aborde la question du rapport aux normes de nos sociétés, de l’émancipation et de la liberté.

Propos recueillis par Agathe Dorin

le lundi 7 juillet 2025

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